de 2007 à 2012 sur Radio Libertaire - 89.4 MHz en région parisienne et en direct sur internet

C'est le début de la mise en ligne des émissions, ce site va s'enrichir au fur et à mesure, patience, patience ...

17 06 2008 - L'art et son public

L'art à la rencontre de son public

avec Dominique Piveteaud - Yves Krief - Christian Ruby

L’émission fait habituellement la part belle aux artistes et aux différents acteurs du monde de l’art. Mais si l’on devait comparer le monde de l’art contemporain à une pièce de théâtre sans cesse ré-interprétée, un rôle, peut-être le principal, serait confié au public. Le rôle de jeune premier sur lequel tous les espoirs, les attentes, sont fondés. Le public, celui que l’on doit convaincre, séduire, conquérir.
Dans cette émission, nous nous sommes intéressé à vous, public de l’art. Etes-vous le même selon les œuvres, selon les expositions, selon les différentes périodes que comporte l’art contemporain ?


    Part 1 - 31:02

    Part 2 - 34:26

    Part 3 - 24:02





Nos invités

Dominique Piveteaud - artiste plasticien, auteur
"Le travail de Dominique Piveteaud est d’abord une manière singulière de traiter l’histoire, à partir des traces et empreintes laissées dans le zinc qu’il prélève dans son espace urbain de prédilection : Paris. A la manière de Perec dans « la vie mode d’emploi », Dominique Piveteaud assemble ainsi des fragments de métal, qui figurent la multitude d’histoires singulières dont ils ont été témoins. Ces compositions ne relèvent pas tant de l’abstraction que d’un dépassement de la figuration.
Certaines problématiques traversent l’oeuvre de manière récurrente, comme la question du regard porté sur le monde, qui se traduit par l’utilisation systématique de matériaux voués au rebut ou l’interrogation des limites de l’oeuvre, perceptible dans la subtilité des structures qui présentent souvent une oeuvre."
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Yves Krief - Photograff compositeur, psychothérapeute
"Les tableaux que je compose sont une interface entre deux mondes parallèles.
Le premier, celui dont j'ai hérité, est constitué de différents stéréotypes et codes tribaux. Le second est un espace de liberté inaccessible par voie directe, En composant, j'exprime au travers d'une multitude d'images symboliques la somme d'un certain nombre de nos fantasmes.

La majeure partie du contenu de mon inconscient résultant de ma sociabilisation, en m'ajustant aux autres, au fil du temps, je suis devenu comme tout un chacun un pervers polymorphe frustré.

A deep end."
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Christian Ruby - auteur, philosophe et enseignant
A propos de l'art public :  "L’art public peut susciter un quadruple intérêt. D’une part, il s’agit d’une pratique artistique qui contribue à dessiner une architecture de l’espace urbain ou de l’espace public. Il est représenté par des œuvres qui posent le problème de la composition des citoyennes et des citoyens (même comme œuvres éphémères) dans l’espace public : rassemblement, continuité ou discontinuité, dispersion, ... Par l’art contemporain public, ce problème est posé de manière non pyramidale, comme dans l’art public classique, il remet donc tout en jeu. L’œuvre contemporaine d’art public rend le monde social et politique à l’interférence. Il s’agit d’un art qui ne se signale pas immédiatement comme spectacle et qui rend plus difficile le moment spectateur (l’effort est plus grand, donc on peut mieux l’étudier) : contrairement au spectacle où l’on sait qu’il va y avoir spectacle, où l’extérieur est donné et il faut s’y plonger, dans l’art public, il faut constituer l’extérieur (la chose) en objet d’art (même si on est un peu aidé, puisque l’œuvre peut être signalée et elle n’est pas placée n’importe où) et se constituer de passant en spectateur et en public (sans public). Enfin, il prétend renforcer la fonction politique (non partidaire) de l’art, quand il ne s’agit pas d’art politique : autrement dit, une certaine manière de poser le problème du commun en public. N’est-ce pas le cas de toutes ces œuvres qui utilisent leur facture contemporaine pour se supprimer comme contemplatives et disposer l’interférence (mais sans rêver à muer le spectateur en agent immédiat d’une action collective)."