de 2007 à 2012 sur Radio Libertaire - 89.4 MHz en région parisienne et en direct sur internet

C'est le début de la mise en ligne des émissions, ce site va s'enrichir au fur et à mesure, patience, patience ...

05 01 2010 - Jean Jacques Lebel - Extérieur pour Soulèvements

Entretien sons et images à la Maison rouge avec Jean Jacques Lebel pour son exposition "Soulèvements" - 2009-2010, accompagné de Jean de Loisy, commissaire de l'exposition.

Interview : Leonor Nuridsany - Rémi Boinot - Nathalie McGrath
Technique : Patrick Müller - Images : Frédéric Lecomte


    Part 1 - 30:54


    Part 2 - 28:02


    Part 3 - 25:00


Tirer un portrait de ce monsieur, c’est tirer un portrait fusain façon Montmartre, un portrait polaroïd, qui ferait de ses postures un tout, alors qu’il n’en est rien, alors que juste le cerner, en dessiner une ligne fait que tout s’échappe, escape, pas saisissable, pas tout entier, un dessein, un crobar papa, au charbon ardent qui en dit long, et qui ne laisse au fond qu’un machin de sale gosse, oui c’est ça un gosse sale qui de son portrait tiré laisse ardemment sur le bout du charbon, un trait tiré par les cheveux ...
Je voulais, je veux vous présenter ce monsieur, mon ami, mon lui en le, qu’on entend ronfler d’un reu, un rebel parce que Lebel, un jj rousseau, un jj Lebel, un Rebel jj ...
Ce monsieur tiré au portrait de mon encre Bic, qui fait danser dans nos têtes de sales gosses, une poétrie à décalquer charbon noir, un maquisard, sur un art résistant à quoi Raymond Hains répondait à Duchamps Marcel, s’il y a résistance alors son maquis est le langage, des images-mots, et puis des mots-songes ...
Alors ce label étiqueté Maison Rouge, bien rangé sur ces étales de poissonnier, rivetée AOC, qui meuh polyphone dans le train de 15 heures, Mâcon Paris, Paris. Ailleurs, dans tous les trous du cul du monde, il poly langue, il fait des marges un centre car jamais centré, nanti un vue, un-connu mais reconnu, il a donné la note, fait un pas de coté, il unité.
Il y a des marges rouges sur les feuilles d’écoliers, il se la raconte comme un sale gosse avec les mains propres, des mains de passeurs, de chef d’orchestre pointant du doigt et la baguette, un tempo de photo-mots.
Je, non tu, lui, je vous près, et de sa voix haute et claire, voilà tout, voilà lui, un Rebel jj, 1 Jean Jacques tiré à 4 épingles, à la pointe d’un micro Lebel, Label, peu importe car libertaire, il faut désobéir le temps qui nous reste, le temps c’est comme le pain, en garder toujours pour lendemain.
Il est un peu plus que les autres, un peu plus faisant de ces jours un peu plus que ça, garder vos plumes c’est lui, un plus dans le monde, une multiplication des genres, qu’il anuite, un migrateur. Il n’y a rien qui vaille plus, car vous savez monsieur, vous le valez vieux mieux.
Frédéric Lecomte

Jean Jacques Lebel,
un possesseur d’une vie en plusieurs actes, parfois en tableaux dissonants.
Une vie ? Non plusieurs. Un Dionysos multiple qui navigue, qui goûte les différentes strates qui s’offrent à lui.
Un nanti ? oui, mais au-delà de la fortune, un nanti de rencontres, du hasard qui fait bien les choses, un nanti de l’inspiration : celui de reconnaitre le talent d’où qu’il vienne, anonymes comme reconnus, celui de savoir rassembler autour d’une idée, celui de savoir montrer.
Un nanti de l’idéologie : pouvoir se permettre de militer, de dire merde, de dire la connerie des choses sans mettre en péril son statut, un nanti du charisme, du verbe, de la formule, de la posture.
Un nanti, oui. Et un voyageur. Dans la militance artistique. Car il en va de ceux qui se sentent partout chez eux sans jamais appartenir.
Nathalie McGrath


Jean Jacques Lebel - Nathalie McGrath - Leonor Nuridsany